Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation
Table des matières
Actions sur le document
Vous êtes ici : Accueil / Loisirs / Tourisme / Découvrir Manhay / Histoire

Histoire de la Commune de Manhay

Historique sur la structuration du territoire de l'entité

A la fin de l'Ancien Régime

Au XVIIIe siècle, l'histoire du territoire communal de Manhay est liée à celle des frontières ou des bordures entre le duché de Luxembourg et la principauté de Stavelot.

Sous l'Ancien Régime, en effet, comme en témoigne la carte de Ferraris, la majorité du territoire communal était en duché de Luxembourg (principalement le Quartier de Durbuy), bordant au nord la principauté de Stavelot avec les 'bruyères de Werbaumont" parmi lesquelles était cependant détachée une enclave du Luxembourg avec des maisons de Houhaye. La totalité du Bois de Noiremont y compris "Picheux" jusqu'en bordure des villages (non compris) de Habiemont et Chauveheid (Chaivron).

A l'Est, Basse-Monchenoûle est inclus en Luxembourg alors que Haute-Monchenoûle (Montignoule) et la zone de la Gotale sont en principauté de Stavelot.

Cette principauté de Stavelot "pousse une pointe" en Luxembourg, concordante à l'ancienne commune d'Odeigne depuis les environs du poteau d'Odeigne jusqu'à englober Oster jusqu'à la limite du ruisseau de Lobôfa et remontant l'Aisne jusqu'au Bois du Fayi au droit de la Fagne du Pouhon.

Il est à remarquer également que la route principale Liège-Bastogne ne figure pas sur la carte de Ferraris. Une route principale traverse la bordure nord de la commune sur le tracé de la N30 à Champ de Harre et Chêne-al'Pierre mais venant de "Le Grand Tiche" et obliquant après Chêne-al'Pierre vers Bra.

Elle est désignée sur la carte comme reliant le quartier de Durbuy à celui de Stavelot, soit une liaison est-ouest.

De l'Ancien Régime à la Belgique

La période charnière qui voit le passage de l'Ancien Régime à l'Etat belge indépendant constitue déjà pour le territoire de Manhay une période de boulversement et d'assemblage d'organisations territoriales disparates.
En effet, venaient de la Terre de Durbuy en Duché de Luxembourg, les "communes" de Grandmenil, Harre et Vaux-Chavanne alors que dans le même Duché, Dochamps provenait du petit Comté de Montaigu et Malempré de la Prévôté de Bastogne. Quant à Odeigne, on l'a dit déjà rattaché à la Principauté de Stavelot-Malmedy.

Toutes se retrouvent en Département de Sambre & Meuse sous le Régime français sauf Harre qui est inclus dans le Département de l'Ourthe.

Au niveau paroissial, si Dochamps comptait déjà une église en 1011, Harre fut paroisse dés 1629 après avoir dépendu d'Izier. Odeigne était également une paroisse très ancienne. Par contre, Vaux-Chavanne et Malempré étaient intégrées dans la paroisse de Bra sur Lienne en diocèse de Liège, devenant paroisses intégrées au diocèse de Namur en 1802 comme toutes les autres de l'entité sauf Harre qui ne quitta le diocèse de Liège pour celui de Namur qu'en 1842.

On le voit, il faudra attendre la stabilisation définitive de la province de Luxembourg après le Congrès de Versailles (1839) pour que les communes de l'entité de Manhay soient vraiment assises en Luxembourg. Cela explique sans largement la différenciation au niveau des paysages et du bâti entre le caractère liégeois du nord et luxembourgeois du sud, perceptible à l'observateur extérieur.

La Belgique et le désenclavement

Ce territoire du haut plateau ardennais situé en têtes de vallées peu accessibles et sur des sommets fort ingrats était quelque peu en dehors des grands axes de circulation, avant que ne soit construit l'axe de liaison fondamental pour la commune, la route nationale 30, reliant par le sommet (à l'interfluve entre les affluents de l'Ourthe-Aisne et de la Salm) Aywaille à la Baraque de Fraiture et à Houffalize semble-t-il, dans les premières décénnies de la Belgique indépendante vers 1840.

Une deuxième étape importante de ce désenclavement fut l'inauguration en 1909 de la ligne de chemin de fer vicinal, formant une boucle avec le grand chemin de fer et sa ligne de l'Ourthe, allant de Melreux à Comblain-la-Tour qui fonctionna pendant pratiquement 50 ans.

La gare de Manhay était une gare importante puisque vu la longueur du parcours de Melreux à Comblain-la-Tour, tous deux dans la vallée de l'Ourthe, via Manhay, au sommet du plateau, il s'imposait un changement de motrice et de charge. Manhay était donc un arrêt "buffet" avec remises et garages.

La conjonction de ces deux itinéraires de transport et de croisement avec le double axe est-ouest reliant Hotton à Trois-Ponts et Bomal à Lierneux-Vielsalm fît progressivement de Manhay un carrefour important, développant ainsi le village qui n'était à la fi du XVIIIe siècle qu'un hameau de quelques maisons.

La bataille des Ardennes

Ce caractère de noeud routier fît de Manhay un enjeu stratégique important qui lui valut d'être le théatre de violents combats à Noël 1944 et dont pratiquement aucune des constructions ne restèrent debout après l'entrée en action de l'artillerie américaine. Mais le village de Manhay ne fut pas le seul atteint. Une bonne partie de l'entité paya son tribut à la guerre, plus particulièrement la moitié sud: Grandmenil surtout, Dochamps, Lamormenil, Malempré, et de manière plus éparse Odeigne et Vaux-Chavanne.

Le fusion des communes

Quand vient en 1977 l'heure de la fusion des communes, il ne fut pas étonnant que ce regroupement d'entre-deux, qui nécessita d'ailleurs l'ajustement des limites provinciales, se centra autour du nom de ce carrefour, croisée des chemins et des gens qui symbolise le ralliement de territoires communaux d'origines si différenciées: c'était une nouvelle commune à construire. On la rebâtit encore une fois à partir de localité très spécifiques de, frontières géographiques et culturelles.

Même si l'origine luxembourgeoise était dominante, et l'administration luxembourgeoise une réalité après 150 ans de rattachement homogène à la même province et au même diocèse, il n'en reste pas moins que la proximité de Liège est bien réelle et partout sensible. Elle s'est encore renforcée avec l'ouverture de l'autoroute E25 de Harzé à la Baraque de Fraiture au 30 juin 1983 et la desserte du territoire communal par trois échangeurs (complets ou partiels: Harre - Vaux-Chavanne et Baraque de Fraiture).

En quelques sortes, après avoir été construite comme une nouvelle réalité administrative, Manhay devient aussi une nouvelle réalité économique par son ouverture spaciale à la métropole liégeoise. En deux cents ans, le territoire de l'entité communale d'un repère lointain d'arrière-province et de haut plateau difficilement accessible est devenue une entité moderne péri-urbaine où le localisme des habitants devient un choix résidentiel et non plus un immobilisme des gens rivés à leur terroir.

(Source: Fondation Universitaire Luxembourgeoise, mai 1996.)